Obsolescence programmée, pouvoir d’achat, économie,… interview d’Eva Joly et Documentaire
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Obsolescence programmée, un fléau pour le pouvoir d’achat.

« Nous utiliserons la voie législative pour obliger les constructeurs à produire des machines qui ont une durée plus longue. Cela a une incidence directe dans le portefeuille »

 

Opération crédibilité sur le financement des programmes. Tout le monde y passe. Après François Hollande ou Marine Le Pen, au tour maintenant d’Eva Joly. La candidate d’Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle a fait appel aux économistes de l’OFCE pour « valider » son programme économico-écologique. Verdict : accepté.

« On a fait tourner les modèles de l’OFCE, on a utilisé les experts de l’OFCE et ils ont complètement validé notre contre-budget », se réjouit la candidate. « Mon programme est crédible et je vous le prouve. Vous demanderez le même exercice à François Hollande… » ajoute, non sans malice, Eva Joly.

« Les machines à laver peuvent en réalité marcher 30 ans »

Pour le pouvoir d’achat, Eva Joly propose une solution originale par un levier « indirect » : l’interdiction de l’obsolescence programmée. Derrière ce nom se cache une pratique répandue dans l’industrie : la réduction volontaire de la durée de vie ou d’utilisation d’un produit. Les constructeurs font en sorte que leurs produits s’usent et tombent en panne plus rapidement pour pousser les consommateurs à repasser à la caisse. Exemple : un téléphone mobile hors service au bout de 2 ou 3 ans. Un ampli hi-fi, qui aurait duré auparavant 20 ans, qui grille plus facilement, etc.

« Aujourd’hui, l’obsolescence des appareils est programmée, les machines à laver tombent en panne et doivent être changées au bout de 3-4 années. Elles peuvent en réalité marcher 30 années », selon Eva Joly. « Nous utiliserons la voie législative pour obliger les constructeurs à produire des machines qui ont une durée plus longue. Cela a une incidence directe dans le portefeuille », explique-t-elle. Si le budget des ménages en serait allégé, reste que la mesure ne serait pas sans conséquences pour les usines et donc l’emploi… Mais pas forcément celui des Français : on ne produit plus de télévisions en Europe par exemple. Et bien des produits sont assemblés en Chine.

Autre mesure, plus classique, proposée par Eva Joly pour répondre à  la question du pouvoir d’achat : la hausse de 25 % de l’allocation handicapé adulte « pour aller vers le smic sur 4 ans » ou  « une rémunération de 600 euros à tous les jeunes de 18 à 25 ans ».

« Sans crédibilité économique vous n’êtes pas entendu »

Quant au nucléaire, « c’est plus cher d’y rester que d’en sortir », affirme Eva Joly. Si la France garde ses centrales, la candidate avance le chiffre de « 477 milliards » d’euros. Si elle les ferme, c’est « 420 milliards ».

« Lorsque mes experts testent mes politiques, ils concluent que le chômage pourrait revenir à 8,3% en 2015 grâce à la conversion écologique de l’économie », assure Eva Joly, évoquant la création de 400.000 emplois. Côté baisse des émissions de CO2, elle avance les chiffres « de 4% la première année et une baisse de 30% en 2020 ».

« Sans crédibilité économique, sans ancrer votre politique écologique dans la réalité économique du pays, vous n’êtes pas entendu », insiste-t-elle. Cette expertise de son propre projet, Eva Joly la qualifie de « moment fort de (sa) campagne ». A moins de 3 mois du premier tour, il importe surtout pour Eva Joly, qui reste loin dans les sondages, de la relancer.

Source Public Sénat 

 

(Eva Joly veut interdire «l’obsolescence programmée»)

Obsolescence programmée : documentaire extraits L’intégralité de cette vidéo remarquable n’est plus disponible « suite à une réclamation [à Youtube] pour atteinte aux droits d’auteur, soumise par Media 3.14. » entre le 7 février et le 17 mars 2012).

Ajoutée par ArkoZeitgeister le 19 févr. 2011

Dans les pays occidentaux, on peste contre des produits bas de gamme qu’il faut remplacer sans arrêt. Tandis qu’au Ghana, on s’exaspère de ces déchets informatiques qui arrivent par conteneurs. Ce modèle de croissance aberrant qui pousse à produire et à jeter toujours plus ne date pas d’hier. Dès les années 1920, un concept redoutable a été mis au point : l’obsolescence programmée. « Un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires », lisait-on en 1928 dans une revue spécialisée. Peu à peu, on contraint les ingénieurs à créer des produits qui s’usent plus vite pour accroître la demande des consommateurs.